❝ Pourquoi est-on poussé à écrire ? Pour se mettre à part, à l’abri, se plonger dans la solitude, en dépit des demandes d’autrui ❞ - Pessoa
Je suis.
Chaque jour qui passe me rapproche de celle que j’ai fui;
De ce qui me change, me disperse puis me rassemble à nouveau;
De ce qui s’ouvre et se ferme sans rien révéler.
Je suis.
Ce chien qui aboie dans ta nuit lointaine.
Je suis.
Au bout du monde, à la dernière page de ton livre qui tu refuses de fermer;
Le désir enflammé par la banquise d’un blanc fragile. Là, où sans le savoir tu rêverais d'être.
je suis.
Inaccessible comme le froid, l’amour ou la certitude.
Là-bas,
brille encore une ville au goût d’épices sur mes lèvres boudeuses.
Là-bas,
mon bel ailleurs, mon horizon mouvant.
Désorientale,
Occidentée,
j’ai besoin d’espaces nouveaux,
de temps anciens,
d’un là et d’un ailleurs pour oser te tourner le dos.
L’oreille collée au silence des histoires secrètes, j’écoute
les vérités craquer et fondre en neige.
Tout m’est mystère, les objets comme les ombres sur les branches frileuses.
J’ai, les mots mais pas la langue et je
poursuis doucement tes pas d’encre noire sur ma nuit de soie blanche ...
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