❝ J’écris contre la mort, j’écris contre l’oubli… J’écris dans l’espoir (dérisoire) de laisser une trace, une griffure sur un sable mouvant, dans la poussière qui monte, dans le Sahara qui monte.❞ - Assia Djebbar
Il y a celles dont je ne peux parler,
celles dont je n’ai pas envie de m’en éloigner en parlant,
et je me tais par crainte que mes paroles éteignent leur voix.
Je suis une femme, mon cœur est taillé dans le silence.
Il y a celles qui parlent pour veiller, pour bercer. Celles qui parlent par amour.
Celles au parler si intense, si profond, qui prennent les mots dans leurs mains pour les déposer tout prés des choses sans chercher à les saisir ou nous déposséder.
Celles avec des voix invisibles, des voix qui baissent comme des flammes mais qui s’avancent plus près, toujours plus proches de nos secrets mur-murés.
Il y a celles dont la voix, aussi délicate que la peau d’un nouveau-né, donne la vie et si elles ne l'élèvent jamais c’est pour mieux nous entourer, pour nous apprendre que la tendresse est une science pure. Leur voix vient doucement à la rencontre de nos âmes, elle vient chercher le plus profond secret de notre être.
Il y a celles qui s'approchent à pas d'ange et avec une voix de ville natale, elles nous réveillent le cœur…
J’ai perdu des voix, je ne fais que les deviner, elles me paraissent si lointaines !
Je ne me souviens que de la douceur, l’intonation de ces voix et pour certaines une complicité ou encore vouloir m’exprimer le meilleur !
Une cassette perdue ainsi qu’un message sur mon téléphone ! Peut-être est-ce mieux ainsi, à quoi bon écouter ces voix invisibles ? Leur odeur, leur rire, leur voix sont des souvenirs figés dans le cœur !