❝ Painting is poetry that is seen rather than felt, and poetry is painting that is felt rather than seen.❞ ― Leonardo da Vinci
Que le départ d’abord s’élance,
que le poème commence!
de la même manière que l’amour
dans la fièvre et l’aveuglement
Qu’avec lui revienne l’illusion de s’emparer de la beauté,
de toucher des doigts l’infini
la folie de se perdre
l’ivresse de la dépossession
Puis retombe cet ange,
les ailes brûlés,
le cœur amer,
avant de s’élancer à nouveau
Que cette succession d’élans et de chutes soient sa dernière école.
Qu’il s’épuise!
Qu’il se désire!
dans cet épuisement,
sans que rien ni jamais ne vienne à bout de
l’étrange instinct qui le pousse à sa perte,
sa véritable raison de vivre.
Ah ! Si j’avais les ailes d’un ange, plus rien ne m’arriverait ! Mais existent-ils ? Ne sont-ils pas une image pour nous rassurer ? C’est grâce à cette image donc que l’on peut tout se permettre, ils sont nos gardiens et nous
guident ! Les erreurs nous appartiennent, et notre « ange gardien » devient notre conscience, il nous éclaire !
Laissons aller notre imagination …
Quand le poète aperçoit(et il croit toujours l'apercevoir) les contours brumeux de l'inaccessible île de sa mystérieuse sorcière à l'air étrange il se hâte en vitesse vers l'ordalie trompeuse qui finira inéluctablement par une lancinante brûlure de ses ailes. Il reculera mais son recul n'est que tactique pour mieux se donner l'élan d'une autre illusion d'atteindre cette fois l'inaccessible. Or d'immolation en immolation il ne fait que parfaire sa légende de martyr et son destin de poète.