❝ Ce visage de l'écriture étant somme toute mon vrai visage. L'autre, une ombre qui s'efface. Vite, que je construise mes traits d'encre pour remplacer ceux qui s'en vont. ❞ - Jean Cocteau
Je ne t’ai connue que déjà vieille. Deux fines tresses en cheveux gris. Quand tu les peignais, tu penchais la tête et tes mains dessinaient dans mon enfance des courbes et des rondeurs sur lesquelles je dansais.
Tu nattais le temps avec des yeux d’un vert étrange et je te suivais dans le silence des gestes tranquilles.
Je sais aujourd’hui que c’était cela le bonheur. Ces heures qui passaient sans faire de bruit, comme un ciel qui s’émiette en neige. Et je m’en veux de tout ce temps passé à vivre sans toi . Temps perdu qui ne cherche plus le bonheur.
Et j’ai l’amour de toi, si proche.
Tu viendrais à l’heure qui précède le sommeil. Huile claire et caresses blanches sur la noirceur de mes pages. Dans tes mains, cousue en fil de lumière, la clé de mes mots. Tu ouvriras pour moi les portes du mystère. Un pays où le regard se laisse prendre aux pièges du silence. Dans ses ruelles inconnues, tu passerais avec mes rêves sur tes pas.
Doucement ton image n’en finit pas de m’échapper. Et je pense à ces caresses qui me sont restées sur le creux du dos, à mes histoires drôles qui t'amusaient.
Et j'ai mal à tes rires que je n'ai pas su faire résonner...
Ces longs cheveux blancs, je ne les voyais que le soir avant qu’elle ne se couche, c’étaient ceux de ma grand-mère ! Sa porte entre ouverte me laissait le bonheur de la voir de dos et les brosser ! Je ne les voyais qu’à ce moment là car le jour elle les portaient ramassés dans une coiffure impeccable! Elle ne l’a jamais su que j’avais pu l’épier ! Si un ange passe ça sera elle, et je la vois rire pour avoir pu assister à sa coquetterie avec tant de bonheur ! Tu me rejoins tellement souvent dans tes textes et pensées que ma mémoire reviens souvent dans d’incroyables souvenirs ! Merci hanouna 🙏🏻
Quand les êtres fondamentaux qui nous relient au mystère de nôtre existence se rendent de l'autre côté qui nous est caché, nous avons toujours de ces regrets, de ces remords de n'avoir pas pu ou su valoriser tout le spectre de leur lumière pour faire le plein de leur présence et pour percer les énigmes de nos vies à la lumière des leurs. Heureusement qu'il nous reste les souvenirs pour les faire revivre et surtout l'encre et les mots pour les rencontrer dans les circonvolutions et les arabesques de ces signes expiatoires et salutaires.