rivages blancs ... (Le cahier bleu)
- Assia land
- 18 oct. 2024
- 1 min de lecture
❝ La valeur des choses n'est pas dans la durée, mais dans l'intensité où elles arrivent. C'est pour cela qu'il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables.❞ — Fernando Pessoa
Je t’ai attendu parfois sur ces images-là. J’ai décoré de ta présence les épaves du temps. Je t’ai attendu dans la cour d’école déserte. Sur un bord de mer, trop beau pour être vide. Entre les traits de craie blanche des marelles dessinées sur mes chemins volants. Mais l’on ne rencontre pas toujours ce qu’on cherche.
Et j’avance le temps vers toi, la mémoire débordante de bonheurs inutiles.

Je quitte mon pays d’enfance et je me souviens du tien que j’ai visité sur une photo en noir et blanc. Nos mondes séparés se croisent dans l’intervalle d’un café noir, se confondent au creux de ma poitrine. Je balbutie mes premiers mots dans ce monde qui m’échappe.
Et je te perds une seconde fois.
J’ai mal à mon enfance. Et je m’ennuie de toi partout dans mes souvenirs. Et tu me manques là où je ne te savais pas.
Dans le théâtre d’ombre qui se jouait sur mes murs éteints. Dans la lenteur des heures, les après-midis écrasés par l’ennui et puis maman...
Maman, qui ne te connaitra pas.
Ton ombre, sans corps, réfugiée dans les cales de ma mémoire pour le retrouver plus tard à l’heure du zénith de nos retrouvailles. Je vivais par avance, derrière les mots. J’aimais déjà tout ce qui brûle, ce qui déchire.
Dans ton attente, à l’horizon des pages blanches, je t’aimais déjà…

Je suis incapable d’écrire trois mots tellement c’est beau ! J’ai lu et relu ce souvenir, juste assez pour qu’un des miens rejaillisse ! Maman, la mer et la plage à 4 ans ♥️
C'est trop beau pour être commenté! Trop occupé à admirer..
Magnifique.