top of page
IMG_8690.JPG
Photo du rédacteurAssia land

pull-over - extrait du Cahier bleu

❝Le pire, c'est de continuer à attendre alors qu'il n'y a plus rien à attendre.❞ - Louis-Ferdinand Céline

... Quand tu auras fini de jouer avec les couleurs de mon ciel , il me restera des jours trop longs à parcourir et puis ta voix, nos paroles de tous les jours, la couleur de ton pull, le silence de mon soir à t’écouter fredonner une vieille chanson, les nuits qui se rallongeaient jusqu’aux aurores vides.


J’ai encore les paroles de cette chanson mais je n’ai plus les mots. J’hésite à ranger tout ça en haut de ma mémoire, dans une valise blanche où dort une robe jaune qu’aucune mariée n’a porté.


Je te confie à ma mémoire car l’oubli est traitre. Il connait tous les pièges de l’amour mais continue à les désirer. Commence alors celui  de l’absence, tu te ressembleras encore un peu avant que je ne devienne incapable d’épeler ton prénom.


Je ne lutte plus. J’avais perdu d’avance, tu n’avais plus rien à gagner. Et tu continueras à venir dans les couleurs de mes journées, à jouer avec les rideaux de ma chambre. Je te regarderais danser, chanter, croquer une pomme acide et la recracher comme tu as recraché tes serments, puis sans changer de pull sortir et disparaitre sur la route.


photographie@ al, un rayon d'automne


De loin, tu dois sentir le poids de mon regard, cet irritant désir de vouloir t’arrêter; tu te retournes, tu penches un peu la tête.


Tu es plus tard, tu es les six heures de mon réveil, tu es hier, un dimanche sur un banc de rivière. Tu es partout, dans la musique, sur la table de la cuisine, sur le siège en face d’un wagon d’une ligne bleue.


Tu es la page d’aujourd’hui.


Mais je suis bien dans ton absence et je redoute déjà de ne pouvoir y demeurer.


Je les entends me dire : Loin des yeux loin du cœur, mais près des yeux, c’est loin du cœur aussi …n'est-ce pas ?

5 Comments


Guest
Sep 22, 2024

Maitresse Ovaire-dose, es-tu sève des roses ?

Es-tu chair ? Ether !? où anges et démons causent 

J'entends ton cri, bois ton songe advenu aimant

Et j'ai retrouvé en ton vers mon cœur gourmand

**

Maitresse Ovaire-dose ton grand art d'hypnose

A fait de moi addict à tes perles écloses

Qui pansent les plaies et atténuent les tourments

Je fus vers, rené, sur tes lèvres, papillon

Like

martinej29
Sep 22, 2024

J’aurais aimé pouvoir écrire ces mots, tes mots qui font trembler les sentiments dont on a peur de dévoiler !

Like
Assia land
Assia land
Sep 22, 2024
Replying to

Pourquoi avoir peur d’écrire, de dire, d’exprimer ? Aucune crainte, aucune honte, aucun regret dans l’écriture. Nous sommes face à nous-mêmes tandis que le monde continue à vaquer à ses occupations.

Like

Guest
Sep 19, 2024

J'aimerais être sur une page de ton livre...là deuxième après le précipite, après le nom du héros de ton roman !

Je me rends compte qu'il ne s'agit pas d'un roman, ni d'un essai ce que tu écris !

Tu poétises les instants en voulant trahir la fatalité du temps...cette machine intraitable, incessante et infinie comme un café déposé là à côté d'un livre qu'on ne peut lire d'un seul trait et qui reste froid dans une tasse qu'on ignore et qu'on ne boit pas !

C'est comme si tu écris par métaphores mes propres pensées...peut-être que tu t'es glissée dans ma tête et tu as commencé à penser à ma place...et c'est là la force de ton écriture où…

Like
Assia land
Assia land
Sep 19, 2024
Replying to

Cher Poète, nous subissons notre vie, et la pensée d'écrire un ou deux poèmes de plus avant que la mienne ne s'arrête subitement est ma dernière consolation.

Like
bottom of page