❝ Avec toutes les pensées je suis sorti hors du monde : tu étais là, toi, ma silencieuse, mon ouverte, et — tu nous reçus.❞ - Paul Célan
Que puis-je t’offrir de plus que ma solitude?
Et de jurer sur ma vie de me détacher de moi-même
jusqu’à réussir à ce que tu sois l’âme qui émane de ma chair comme une bête immonde.
Qui connaît le goût mauve de ton ombre?
Qui comme toi écoute le chant muet des étoiles?
Qui voit en toi cette lumière qui ressemble à du miel?
Parce que tu couvres de ton souffle mon rire d’enfant
Parce que tu ouvres ma porte fermée d’un simple geste
Toi, le cou qui s’offre à la taillade,
l’aiguille traversant mon cœur en chiffon
Personne avant ne vint s’installer dans ma bouche comme une faim
À apaiser mes mots jusqu’à en devenir muette
La voix par laquelle tu m’appelles ne ressemble pas à l’aube
ni à la nuit qui parvient à ton rivage comme une mer invisible
Je t’amarre avec la corde de mes limites
Je t’extrais du futur comme une dent gâtée
Je t’enterre dans la tombe de ma mère
Parmi ces os auxquels j’implore une dernière caresse !
Un poème puissant à consonnance parnassienne valorisant l'art poétique et la beauté. Travail d'orfèvre. Sublime!
Une délectation ce poème ! La photo est très belle aussi , comme venue d'une autre époque.
(Sabéha)
Tes textes sont toujours aussi envoûtants.
Je lève les yeux au ciel pour voir la demi-lune. J’apprends que cela s’appelle le premier quart.
Je lis tes mots et je me rappelle aussi du goût de la faim dans ma bouche. Désormais, ça goûte la cerise et le parfum de mots chuchotés.
Sur le chemin du retour, l’intrigue se dissipe : Ramadhan. C’est Ramadhan qui lie la lune à la faim. Aux faims ? Aux faims ! ♦