❝ Je t’attendrais aussi longtemps qu’il le faudra, je me sens une patience infinie dans tout ce qui te concerne. Mais j’ai en même temps dans le sang une impatience qui me fait mal, une envie de tout brûler et de tout dévorer, c’est mon amour pour toi.❞ Lettre de Camus à Casarès.
J’aurais aimé te raconter ces choses;
la terre qui tourne à l’envers,
les horloges qui font du surplace et puis
ton silence logé au creux de mes mains;
ces petites choses que je ne raconte qu'à toi. Peu de choses à vrai dire.
Quelques mots aussi que je cache entre les lignes des livres en espérant qu'un jour tu trouveras.
J’aurais aimé t’écrire aussi, mais il fait si noir dans mes gestes. Je rallume la lampe, je trie mes phrases, je fais des calculs où s’aimer ne trouverait pas son compte.
Je m’invente alors des impatiences, je m’imagine te prenant le bras murmurant des paroles que tu n’entendrais pas.
Je saigne des lèvres, de cette ancienne morsure qui ne se referme pas.
Dehors, la nuit rumine comme une vieille femme. Quelques heures encore avant l’extinction du chagrin.
Dans un tiroir, je range mes dix doigts. Écrire vire au malentendu quand les mots se prennent trop au sérieux.
Peu importe l’endroit où je sois, il me faut t'en sortir de là …
Yeats ❤ merci de me l'avoir rappelé Assia !
Poétique, poétique...
J’en suis resté à ce verre suspendu à quelque distance des lèvres, à un empan, à quelques ans, à regarder ricaner le reflet de la lune sur la large surface de l’épais élixir. Et à réinterpréter le brûlant concept de soif. ♦