❝ Reviens visage à mon visage. Mets droit tes grands yeux dans tes yeux. Rends-moi les nuages des cieux Rends-moi la vue et tes mirages.❞ - Aragon
Soudain les yeux grands ouverts. Et l’obscurité toute noire. La nuit doit être bien avancée.
J’allume la lampe , il est trois heures. Et ma tête claire et lucide. Et les heures ne passent pas. J’attends encore, je ne bouge pas, j’offre une deuxième chance au sommeil pour me rattraper.
Seule la terre, continue sa course. Il n'appellera pas.
Je sors du lit, me fait du café. Et que se passe t’il avec la lumière allumée ? Rien. Non, je ne pense à rien, je sens. En moi, se lève un sentiment unique qui a pour nom: solitude.
Lire?
Non! ça éteindra la magie du moment.
Écrire?
Jamais. Jamais sous le coup d’une urgence. Jamais sous la contrainte et la menace du besoin.
Alors je reste assise face à la fenêtre blanche, à sentir ce rien paisible. Le téléphone à ma main.
Quelques fois, l’insomnie est un don. Soudain s’éveiller la nuit, réveillée par quelque présence invisible. La mienne que j’ ignore souvent. Et avoir pour moi cette chose rare : le silence. Presque aucun bruit. Et je bois ce café avec un rare plaisir. Personne pour interrompre ce rien si riche. Et le téléphone muet et noir qui n’attend qu’à ce que je le secoue pour tout gâcher.
Ensuite, le jour vient.
Le ciel pâle comme la lune. Je devine le soleil sous la lourdeur des paupières. Et je me sens en paix, heureuse pour rien, pour tout. Je tente une prière, plutôt un remerciement, je ne demande rien à Dieu. Je crois bien qu’en me réveillant Il voulait que je sente combien ne rien vouloir est une bénédiction. Et la maison s’éveille peu à peu et il y a les retrouvailles avec mes fils ensommeillés.
Et mon téléphone panique …
photographie @al -rideau de lune
La nuit s'écrit. Beau texte. Autrefois j'écrivais la nuit, changement peut-être mes journées sont libres alors j'écris la jour;
Tu écris la nuit , tu publies le jour ! Je te lis, mon téléphone à la main, de jour ou de nuit ! Je n’ai plus d’heures, je les prends quand elles passent , elles déboulent la nuit et s’étalent le jour ! Tiens quelle heure est-il ? Tu dois être entrain d’écrire à cette heure, pendant que moi je vais épuiser mes nocturnes ! Bons et doux rêves !
«Les nuits s’écrivent mieux le jour» ? Pour moi, les nuits ne s'écrivent QUE le jour. Comme un souvenir qui ne s'écrit qu'après son advenue… En fait, le contraire est très séduisant. Et cher aussi. Écrire la nuit de nuit, pendant qu'elle se fait, relèverait du reportage de guerre !
Voilà donc ton écrit qui interroge et remet déjà des choses en cause ! ♦