❝ Comment devinerais-tu ce qu’elle cherche ici comme un loup dans la forêt Si faible et si folle au milieu de tes statues Où se dissimule une ombre qui la fuit Une absence Et personne à qui parler de lui ni lui-même Te souviens-tu de lui seulement Italie ❞ - Aragon
À l'heure où la lumière enfouit son visage
dans notre cou,
on crie les mauvaises nouvelles du soir.
On nous écorche vifs.
Gens de passage
dans cette ville ou dans l’autre
pourrait-on juste un peu s'asseoir
au bord du monde où bouge
un arbre à peine vert ?
après avoir vécu à la hâte
aurai-je encore
le temps de faire ce voyage avant le prochain hiver,
de t'embrasser avant de partir ?
Si tu m'aimes,
retiens-moi, le temps de
reprendre mon souffle,
juste pour cet été.
Qu'on nous laisse
tranquilles longer la tremblante paix,
très loin, jusqu'où s'allument
les lunes immobiles.
Et les villes
qui sont encore debout brûleront
après notre passage.
Une chance
que j'aie visité Rome, avant sa chute.
Que nous nous soyons aimés,
avant l'absence,
regardés encore une fois,
avant qu'on dise "Ce Soir-là" au dernier soir qui nous confonde
Et les cris brûlés s’éloignent avec la lumière...
La douceur a la cruauté pour revers,
et
les jours de fêtes ont pour rançon,
ces taches sur la nappe des jours heureux...
Comme c’est beau ! Ça prolonge les mots d’Aragon !
Roma-nesque, brûlant d’amour et d’espoir avant que tout s’évanouisse dans la fontaine de Trevi !