❝ La séparation d'avec mon ombre avait dû tuer mon ancien ego, le perdre à jamais. Tout ce qui était resté en moi, c'était ce cœur indécis et incohérent.❞ - Haruki Murakami
Au fil des heures d’insomnies, j’ai appris la langue du peuple des rivières et du vent. Dans le froissement de l’étoffe du silence, j’ai quelques fois tendu l’oreille.
L’air et l’eau semblaient respirer dans le corps alangui de la nuit. Mais la nuit n’est pas un lieu, encore moins une heure. Alors qu’est-ce qui se fait si clair soudain à l’oreille ? À la fois si proche et si incommensurable. De quelle essence sont ces grenades de sons jetées sur mes murs où elles éclatent en bulles de lumière ?
Dans un monde de bruit et de néons, il me faut refaire le sentier qui montait jadis vers moi-même. Je le monterais en sinuant par le chemin des ânes jusqu’à me détacher du rivage. J’emporterai avec moi le mutisme d’une vielle maison, un pas de danse sur l’herbe, la dernière vue sur la mer et quelques prières dont le ciel n’en voudrait pas.
Mais avant, j’ouvrirai grande la porte à mes ennemis et leur demanderai de me pardonner de ne m’être jamais trompée sur leur compte. Ils s’en sortiront comme à chaque fois.
j’aurais au moins essayé de m’en faire …
Aurais-tu une raison d’avoir des ennemis ? Ce n’est pas toi qui peut en avoir mais s’il y en a, ce sont eux qui ont une dent contre toi et on s’en
fiche, ils peuvent bien mordre à en perdre leur dentier ! Leur jalousie est dégoulinante, ferme ta porte !
Je suis rassuré que tu aies pris le sentier des ânes qui savent par instinct retrouver le chemin le plus sûr et le plus court. J'aime tes pérégrinations existentielles qui me fascinent et je te suis à distance paré du silence ouaté et de la douceur d'une nuit complice.