❝ La femme garde Dans sa fenêtre La lumière de l’étoile.❞ - Paul Éluard
En ces temps troubles ou tout fait réponse avant même que la moindre question ne soit posée, la poésie demeure la seule interrogation qui touche le fond sans perdre sa dignité.
C’est la seule parole qui, entre la langue et l’indicible, déplie le monde et rapproche les âmes en les dépouillant de leurs apparences.
Les mots fatiguent et avilissent.
Ils passent de main en main, de bouche en bouche, à chaque fois moins purs, plus proches de leur fin. S’il leur reste une chance de durer encore ce sera dans un poème. Mais la poésie ne sauve rien, elle est trop humaine pour nous consoler de mourir.
Elle dit seulement notre précarité, notre finitude. Elle est l’image même de notre inachèvement. Comme nous, elle souffle sur les braises, étreins la nuit, touche le ciel, fais naufrage avant d’atteindre le bleu mouillé… Amour pur, désir divin. Trop beaux pour s’offrir en mots.
Mais…
Entre nous
Ce geste de plume
Léger tracé
Filet de voix
Battement de cils
Remuement de sens
La bouche toute proche de l’oreille,
Je devine, ton rythme
ta respiration
tes attaches
tes lignes brisées
Ferme les yeux
Rouvre-les
Relève la tête
Je voudrais tant voir ce visage de nuit
D’entendre battre cette chose invisible
Cette heure chuchotée nous appartient
Je me tais, l’entends-tu?
a.l – instinct.
La poésie reflète nos états d’âme, souvent c’est douloureux et parfois c’est l’extase !
Une douloureuse extase la nuit tombée ou une extase pleine d’amour, de tendresse et d’espoir au petit matin !
Les mots figent alors que nos passions renaissent tous les jours avides d'horizons et du mystérieux et insondable ciel bleu et infini. Seule échappatoire qu'ont les mots pour chevaucher nos passions c'est leur transfiguration en poésie.
Très beau texte est! 😍