froid carmin
- Assia land
- 26 janv.
- 1 min de lecture
❝ Si j’écris ce que je ressens, c’est qu’ainsi je diminue la fièvre de ressentir. Ce que je confie n’a pas d’importance, car rien n’a d’importance. Je fais des paysages de ce que j’éprouve. ❞ - Fernando Pessoa
J’écris et il se met à neiger dans la chambre. Comme à regret. Comme à défaut.
Quel désir? Quel chagrin ou fatigue a jeté dans le vide ce vertige de papillons blancs échappés de quelle étendue froide? Quel besoin d’en finir et avec qui?
Et ce froid pareil à la braise. Et ce flocon qui vient se fondre à la chaleur de ma lèvre. Tel un baiser, mais d’aucune bouche. D’inespérées ténèbres claires, velours glacial et sans poids.
Oubli du bruit. Réminiscences…
Le ciel tire à blanc. Des mots d’amours aveugles. Des lettres anonymes. Un bombardement pacifique et silencieux.
Et le temps marque une pause. C’est une leçon que le ciel dispense. Un art de vivre ou de mourir.
Il neige. Et la peau se fait de moins en moins blanche. Et la paume de plus en plus rouge. Et la chambre s’illumine.
Et ces syllabes qui noircissent ma nuit…

Si tu tends bien les yeux, tu entends tomber la neige et de chaque flocon le son, la voix. Le rire. Et les flocons se taisent juste avant de toucher le sol. C'est là qu'ils se transforment en neige. Belle à voir, mais muette.