béatitude
- Assia land
- 6 févr.
- 1 min de lecture
Le sommeil flottait dans l’air
Cherchant une nuque sur laquelle se poser
Je n’ai rien senti Ni le sommeil s’enfoncer Ni ma chair éclater
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Durant mes nuits d’insomnie, j’ai inventé une façon enfantine de m’endormir : je me parle tout bas et souvent ça marche.
Je suis une petite enfant. Je me couche et le monde dort avec moi. Rien de mal ne peut arriver. Tout va bien. Jamais personne ne meurt. L’âme est éternelle et Dieu dort à côté moi. Dieu m’illumine toute entière mais dans une pénombre pour que Sa lumière ne me réveille pas.
Je suis une enfant, je n’ai pas de devoirs, seulement des droits. Le seul plaisir d’être vivante c’est de m’endormir. Et je sens ce vivre très lent comme une saveur dans les bras et les jambes. Mon âme s’abandonne enfin. Je n’ai rien à remettre. Rien ne me retient : je vais. Je vais vers cette clarté qui m’annule.
Éteins donc ma flamme, que je puisse enfin rejoindre ta clarté!
Et je m’endors, lentement.
Lentement, je m'éloigne et m’abandonne
Les draps emmitouflés dans ma chair...

Les plus doux sommeils sont ceux de l'enfance et les plus beaux et merveilleux rêves sont ceux faits pendant ces moments.