❝En mon cœur idiot, l'idiotie chante à gorge déployée.❞ - Georges Bataille
Tant de jours ont passé...
Elle se souvient de son enfance,
où elle marchait dans un jardin en se chuchotant des histoires,
où elle pouvait toucher le ciel avec ses doigts.
Tout ce bleu de fraises et de fraiche limonade!
Elle s’en barbouillait le visage,
elle se laissait aller.
Assise, jambes croisées,
les soirs d’été duraient longtemps.
Elle ne sait désormais que faire de son bleu.
Tant de couleurs pour rien.
Tant de rimes pauvres, de vers boiteux, de ciel gris.
Elle n’a plus de patrie,
sa mémoire est mauvaise.
Nul feu ne la consume,
son cœur est sans passion.
Elle appelle passion les naufrages d’étoiles et tendresse,
les levers du jour.
Elle se demande parfois, en regardant les autres,
quelle impression cela fait d’avoir une âme ?
à quoi pouvait-elle bien leur servir ?
Son cri n’est pas de souffrance,
elle connait le fond du chagrin.
Elle se repose sur un tapis de chair,
les cheveux défaits et les sentiments trahis.
Elle rêve de transparence, du regard et de la voix
de ceux qui se parlent d’amour.
Si tu l’appelles,
elle ne vient pas.
À vrai dire,
Nul ne saurait dire son désir…
"Elle appelle passion les naufrages d’étoiles et tendresse,
les levers du jour." Échantillon de vibration..
J'aime bien cette façon si pudique et si prenante de vibrer par l'entremise des ondes des mots.
Magistral et beau!
Comme le désir, les couleurs ont leurs palettes. Contrairement aux couleurs, le désir n’a pas de nuances : soit il est, soit… il est. Le reste n’est que procédures et démarches administratives.