al aux pays des merveilles
- Assia land
- 2 nov. 2024
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❝Le silence exige un long cheminement d'écriture et de parole, et « se taire », c’est encore parler. Le silence est impossible, c’est pourquoi nous le désirons.❞ — Maurice Blanchot
En ces heures volées aux horloges et aux urgences, partir à la recherche de son visage. Figure prêtée au silence, au vide des apparences et des vocabulaires.
Désespérant commerce!
Jamais autant qu’en ces heures-là, tu n’as vérifié combien tu demeurais vouée à occuper la lisière, la frontière et la marge du monde, à habiter le décalage et l’hésitation, à combler ces trous par où s’enfuit le temps. En dehors de tout, hors des mesures, des liens et des chemins, tu te recroquevilles entre tes parenthèses.
Enfant sans mère, tu t’habilles d’absence, là où d’autres s’empressent, fouillent l’espace et trouvent des choses à leur goût. Tu te réfugies dans la langue, tu y cherches quelqu’un qui t’a manqué, avec l’espoir insensé qu’il s’y laisserait prendre. Quelqu’un qui leur ressemble et pour qui tu demeures invisiblement distante.

Alors, tu écris, par défaut d’être toi, pour remplir ce creux laissé sur ton épaule, à cause d’un rendez-vous manqué, une fausse adresse, un battement de cœur en trop ou en moins, un regard que rien n’arrête, que rien n’épuise pas même l’extinction de la langue. Quelque chose qui se passe de tout savoir, de toute imagination, de tout désir.
Le degré zéro de ton existence inachevée.
Et à défaut d’un autre, tu portes comme tout le monde ce visage en masque de poussière.
De tous les crimes, tu commets le pire, tu écris. Tu t'immortalises en pensant tuer le temps...
Écrire c’est pour immortaliser et pour passer le temps …heureusement qu’un bon nombre d’écrivains ont pris ce temps !
Écrire c’est léguer !
Léguer des peurs, des angoisses, des bonheurs, des souvenirs, des amours compris ou perdus, de la tendresse, de la tristesse, de la beauté, etc… Je ne peux pas tout qualifier ce qu’est l’écriture sinon je serais entrain d’écrire ! Je ne sais qu’exprimer qu’en vrac sur papier !
Magnifique ! Je découvre le premier de vos textes, une exaltation, dès les premières intonations...