❝ Elle dit qu'un jour elle fera un livre sur la chambre, elle trouve que c'est un endroit comme par inadvertance, en principe inhabitable, infernal, une scène de théâtre fermée.❞ — Marguerite Duras
Ici, dans mon lit, l’existence est dépouillée de tout superflu, à peine une respiration est nécessaire.
Ici, rien ne parle.
Bannies les parenthèses d’amour, les commencements, les milieux et les fins des histoires de cœur. Exilées, toutes ces phrases qui ne menaient à nulle étreinte . Ici règne le silence, véritable musique, celle qui s’élance sans voix dans les airs purs. Point de parole, point de rupture.
Ici, dans mon lit, je ne promet que d’être moi.
En paix, je ne cesse pourtant de m’accumuler, sensation après sensation. M’accumuler, ciel lourd d’une colère qui ne dit pas son nom. M’accumuler jusqu’à ne plus tenir, jusqu’à éclater en une averse de mots, des mots de sel, des mots de neige. Je me bricole une langue d’eau avec une écume de sable.
Et je m’éloigne de la fin... ce qui se dit entre les mots doit y rester.
Nuageuse nostalgie…
La main a achevé de courir de droite à gauche pour faire maintenant le chemin inverse. Essuyant sur son passage les mots oubliés d’une patrie séparée de mon corps.
Au loin, dans les jardins d’enfance, balancent encore mes langues de mer.
Froissement de fer rouillé...
Je porte à mes lèvres avides le feu ardent des déclarations d’amour jamais proférées. Aucune musique ne voudra les accompagner.
Sur mon mur, j’accroche un morceau de miroir. Des vagues d’années y viendront lécher ma bouche…
Je viens d’inventer ma liberté. Que personne ne m’arrête !
Liberté, peines et solitude !
Tu nous livres des moments fabuleux qui nous ramènent vers nous, qui nous réinventent !
Si on ne réfléchit pas, on existe plus ! Merci 🙏🏻
Tout musique est déjà liberté